L’Eroica… comment expliquer le plaisir de s’y retrouver?
L’an dernier déjà, nous avions adoré tous ces zigotos en tenues d’époque, boyaux autour du cou, lunettes d’aviateur sur le front, chevauchant des montures pour certaines vieilles de 70 ou 80 ans… Et la bourse aux pièces… aaah, la bourse aux pièces! Du vintage, de l’Italien, du Français, de tout en fait… A condition de pouvoir se le permettre!
L’an dernier? Pluie au départ, 15/20 degrés pas plus, la terre des « strade bianche » bien tassée, et hop, nous avions été honorables. Mais cette année, et là je parle pour moi, les trente degrés sous un soleil écrasant ont eu raison de mes jambes et surtout, de mon moral… Autant vous dire que sur les 82 kilomètres du parcours, les (presque?) 70 kilomètres de montées m’ont littéralement tué! Mais les paysages toscans valent toute souffrance, comme un caramel mou que l’on dégusterait après avoir appris ses leçons bien comme il le faut.
Mais avant même « l’Epreuve », ce qui a été si bon à vivre, c’est ce weekend de quatre jours entre potes, passionnés de vieux vélos, à faire la fête un peu, à s’émerveiller devant des engins que peut-être ne reverrons-nous jamais plus, à parcourir les rues ensoleillées de Gaiole , à déguster une pizza à pâte (très) fine, à passer sept heures dans un minibus pour nous rendre en Toscane, parce que nous savions pertinemment que là-bas, notre passion (naissante ou « montée d’origine » pour certains) prendrait enfin forme, dans sa plus belle expression!
Pour l’Eroica, aucun prix, aucune récompense, aucun classement officiel. Rien à gagner, non non. Mis à part la satisfaction de soi, et la fierté de finir ce parcours difficile, dans la douleur ou dans l’aisance, selon l’entraînement de chacun.
Le minestrone offert au ravito est dans l’esprit des onze camarades que nous étions à être partis, ainsi que les bons moments passés dans nos chambrées, à ne parler que vélo, vieux matos, et à déguster la buona pasta al buon pesto, con parmiggiano reggiano!
L’an prochain, peut-être n’irons-nous pas fouler les terres toscanes, peut-être choisirons-nous les Flandres, ou les Pays-Bas, nous ne savons pas encore, mais le dicton le dit: jamais deux sans trois! Alors nous allons y réfléchir, en parler tous ensemble, pour pédaler pour le plaisir, pas pour la gloire…
L’ardeur de Bob le Président, le sourire des frères Shleck (Guillaume et Nicolas), les mollets d’acier de Philippe, le vieil Urago restauré de Cookie (vélo sauvé des Enfers!), la Science de Gillou la Bible, la monture de Jean-Pascal, qui appartenait autrefois à son grand-père, l’échelle nommée Peugeot d’Olaf, les crampes de Mathieu sur son Bernard Carré, les poursuites d’Antoine et son Tobec sur des « concurrents » locaux, et ma souffrance; voilà pourquoi nous sommes partis, parce que nous sommes tous différents dans l’effort, mais semblables sur ce point: la Passion. Et p*tain, nous l’avons vécue à fond ce weekend-là!
Pour voir les photos, vous pouvez cliquer ici (galerie de Pouf the Cascadeur), ou encore ici (galerie d’Antoine)!